Les pathologies de la main et du poignet sont invalidantes ; elles génèrent des arrêts d’activité professionnelle longs, avec parfois une incapacité fonctionnelle importante ou permanente faisant perdre au patient son autonomie.
Ce sont des atteintes rhumatismales, neurologiques, congénitales, des troubles musculosquelettiques et des traumatismes (plus de 1 900 000 d’accidents du membre supérieur par an).
La formation aux techniques de rééducation du membre supérieur, et en particulier de la main et du poignet, permet aux kinésithérapeutes de prendre en charge en ambulatoire ces pathologies. La mise en pratique des protocoles validés (EBP) et des nouvelles techniques mises au point par les équipes spécialisées (recommandation des pratiques professionnelles) permet aux rééducateurs d’être plus efficaces et aux patients de retrouver plus rapidement une autonomie et de reprendre leurs activités.
La prise en charge initiale de ces pathologies nombreuses se fait souvent par des équipes spécialisées pluridisciplinaires : urgentistes, chirurgiens, rééducateurs, orthésistes.
La demande est forte pour le suivi en ambulatoire de ces patients, quelques soit le lieu où ils résident, par des rééducateurs formés aux techniques agréées.
La transformation de notre société :
vieillissement, sédentarité, travail spécifique, loisirs, génère de plus en
plus de pathologies de l’épaule. L’incidence des douleurs de l’épaule est de
10/1000. L’épaule douloureuse est un motif très fréquent de consultation en
pratique médicale. Elle représente la 3ème symptomatologie algique
musculo-squelettique après les douleurs du dos et les douleurs cervicales. Les
besoins de soins croissants nécessitent une prise en charge spécifique des
tendinopathies de l’épaule. La mise en place de traitements actifs et
l’autonomisation du patient devront contribuer à l’amélioration de la qualité
de soins, en accord avec les recommandations actuelles.
Les troubles musculo-squelettiques, et les épicondylalgies de l’adulte en particulier, sont responsables de 200 jours d’arrêt de travail, dans les cas de maladies professionnelles en France, et touchent globalement 3% de la population.
Si cette « mise en panne » des épicondyliens a de nombreuses racines bio-psychosociales, elle est aussi un bon révélateur d’une faillite de l’entretien des aptitudes physiques globales du patient (souplesse, endurance, posture…). Les compensations et les douleurs retrouvées à distance lors de nos bilans sont-elles la conséquence ou à l’origine de ces épicondylalgies ? En tous cas, elles en font le lit ainsi que le point de départ de leurs récidives et de la contagion à d’autres troubles musculo-squelettiques.
Quel que soit le traitement de l’épicondylalgie envisagé, la proactivité du patient à son domicile est indispensable tant dans les exercices spécifiques au traitement de l’épicondylalgie qu’à la maintenance globale de son corps, avec de nombreux bénéfices sur d’autres fonctions (mentale, respiratoire, cardiaque, circulatoire, digestive…)
La prise en charge des épicondylalgies doit s’accompagner d’une proactivité du patient, lors de son traitement, et devra se poursuivre dans une routine physique pour asseoir au quotidien sa réconciliation avec un corps non douloureux et plus disponible, et ainsi en assurer la maintenance, facteur de bien-être et de prévention des troubles musculo-squelettiques.
Il s’agit donc pour nous de pouvoir engager cette proactivité, chez nos patients atteints d’épicondylalgie, et leur transmettre l’envie de poursuivre une routine d’activité physique adaptée en leur donnant les clés de leur propre autonomisation par la gestion de leurs besoins ressentis. L’expérience thérapeutique doit pouvoir servir à engager ce processus de maintenance indispensable à la prévention des troubles musculo-squelettiques, au reconditionnement et au retour en santé de nos patients.