Méthodes rééducatives du patient douloureux chronique : Éducation à la douleur, bilan postural et exercices physiques

  Séminaire de 2 jours            Stéphane FABRI                                             

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Les douleurs de l’appareil musculo-squelettique sont les principales causes de consultation en masso-kinésithérapie. Le rééducateur est souvent confronté à des difficultés dans la prise en charge de ses patients dont certains évoluent vers la chronicité. L'incidence de ces pathologies est fréquente et le premier enjeu est de repérer, parmi les patients en soins de rééducation pour un syndrome douloureux, ceux qui sont à risque de chronicisation ou ceux qui sont déjà dans un contexte de douleurs chronique. Pour exemple, selon certains auteurs, 90% de la population aura au moins une fois dans sa vie un épisode de lombalgie. En fonction des traitements, 9 épisodes sur 10 régressent en 6 semaines mais 8 à 10% passent à la chronicité. Ce risque de chronicisation doit être repéré et ces patients douloureux doivent être évalués de manière précoce par le kinésithérapeute. On retrouve ce constat et ces mêmes priorités dans le cadre du syndrome fémoro-patellaire où 20 à 25% de la population est atteinte de cette pathologie et 70 à 90% des patients évoluent vers la chronicisation des symptômes.

Ces chiffres sont transposables aux autres pathologies douloureuses de l'appareil locomoteur (épaules, chevilles, rachis cervical...). Si le taux d’échecs est aussi important, c’est probablement que la prise en charge de la structure douloureuse n’est plus suffisante et qu’il faut considérer la douleur de manière différente. Pour cela, le kinésithérapeute doit faire évoluer sa pratique avec une prise en charge pluri-professionnelle, basée sur le repérage des patients douloureux chroniques ou à risque de chronicisation, sur l’évaluation de ces patients selon une approche bio-psycho-sociale et proposer des techniques rééducatives adaptées au patient selon les capacités intrinsèques du sujet et ses centres d’intérêt.

Dans cette approche globale basée sur l’éducation à la douleur et les exercices physiques, l’évaluation fonctionnelle reste fondamentale et doit intégrer le caractère clinique et postural pour améliorer les bons résultats.

Contenu

Dans une première partie, un échange avec les participants permettra d'apprécier les difficultés auxquelles les praticiens sont confrontés dans leur pratique quotidienne, notamment pour leurs patients en rééducation pour des douleurs musculo-squelettiques, et les attentes de la formation.

Ensuite, les mécanismes neurophysiologiques de la douleur et les différentes solutions thérapeutiques, les possibilités d’adressage et parcours de soins seront abordées. En effet, les thérapies médicamenteuses sont souvent décevantes chez ces patients, avec parfois une automédication iatrogène. Le kinésithérapeute doit connaitre les structures adaptées à la prise en charge de ces patients (CETD) pour pouvoir modifier sa pratique en accord et en complément de la prise en charge médicale. Pour ces patients douloureux chroniques, la littérature scientifique décrit de manière précise ce qu’on qualifie de « Maladie douloureuse ». Bringel et Tracey en 2008 rapportent que cette pathologie douloureuse est principalement liée aux mauvais fonctionnements des systèmes de blocages de la nociception (Gate contrôle et système neuro-inhibiteur descendant). Selon Whiteside et al.(2004), les systèmes anti-nociceptifs sont altérés par les contextes de fatigue. Le repérage et l’évaluation du patient est donc fondamentale et comprendra une vision bio-psycho-sociale avec la mise en lumière des comportements à risque, notamment au niveau de la sédentarité générant les phénomènes de déconditionnement, de fatigue et de régression posturale ainsi que les conséquences pathologiques sur l'appareil locomoteur. Parmi les thérapeutiques disponibles, l’exercice physique permet d’améliorer les performances, mais permet surtout de lutter contre la fatigue fonctionnelle. C’est ce que l’on retrouve dans les recommandations de la HAS de 2019 sur la lombalgie. En effet, Lima&al (2017) rapporte que l’exercice physique induit une analgésie grâce aux mécanismes inhibiteurs centraux (opioïdes). Néanmoins, l’auteur précise que l’exercice physique doit être dosé en fonction des caractéristiques du sujet au risque de produire l’effet inverse et de renforcer les douleurs. La littérature conforte l’idée d’évaluer les capacités fonctionnelles du sujet et d’identifier les troubles de la posture pour permettre la réalisation d’exercices physiques dans de bonnes conditions. Cela est trop rarement évalué et pris en charge dans le cadre de la rééducation. En effet, l'approche posturale est enseignée de manière trop partielle lors de la formation initiale, notamment par la confusion de l’analyse morphostatique (déformation ostéo-articulaire) avec l’analyse posturale (basée sur la gestion neuro-physiologique de l’équilibre). Il est donc tout aussi important d’évaluer les conditions intrinsèques du sujet que de proposer des exercices physiques adaptés à ces conditions. Une large phase pratique est consacrée à l'examen morphostatique suivi de l'évaluation posturale, clinique et instrumentale. Après avoir présenté l’importance de l’éducation à la douleur, la prise en charge rééducative en accord avec les centres d’intérêts du patient, sera proposée avec une démarche novatrice, une technologie accessible, en rapport avec l'expérience du formateur et les récentes publications scientifiques. Cette rééducation moderne sera complétée par des protocoles d'éducation du patient permettant ensuite de poursuivre de son coté des exercices physiques.

Objectifs

Objectifs généraux :
L’intention générale du projet, du point de vue de la pratique libérale et institutionnelle, est pour le kinésithérapeute formé, d’acquérir ou de perfectionner le repérage, parmi les patients qu’il a en soin de rééducation pour des douleurs de l’appareil musculo-squelettique, les sujets douloureux chroniques ou à risque de chronicisation. Ce repérage doit être objectivé par l’évaluation de ces patients sur le plan bio-psycho-social afin pouvoir réorienter ces patients vers un CETD et modifier la prise en charge rééducative. Pour ces patients, l’approche kinésithérapique est différente que pour la douleur/symptôme. Les techniques de prise en charge du patient douloureux chronique ou à risque de chronicisation doivent s’orienter surtout sur le plan de l’éducation à la douleur, de l’évaluation du sujet notamment au niveau de l’analyse posturale avant de proposer des modalités spécifiques basées sur des exercices physiques adaptés à chaque patient en fonction de ses performances intrinsèques, mais également de ses centres d’intérêt afin d’optimiser ses chances d’adhésion à cette nouvelle prise en charge et son observance des consignes . Cette prise en charge, moderne et justifiée par les récents travaux de la littérature, permettra donc d’améliorer l’offre de soins de par la qualité de la prestation mais aussi du plus grand nombre de professionnels formés (meilleur accès aux soins).

Amener le professionnel à mobiliser, en situation de soins, différents savoirs et capacités conformes aux données actuelles de la science et aux publications et recommandations de l’HAS :
     
> savoir de connaissances ;
     
> savoir de techniques pratiques ;
     
> savoir-faire opérationnel ;
     
> savoir relationnel.

Par ailleurs, sensibiliser le professionnel au contexte socio-économique de la santé afin qu’il intègre l’aspect économique dans sa réflexion au quotidien lors des prises en charge des patients douloureux.


Objectifs spécifiques :
Objectifs principaux :
     
> Savoir repérer, parmi les patients en soin de rééducation pour des douleurs musculo-squelettiques, ceux qui sont douloureux chroniques ou à risque de chronicisation.
     
> Effectuer l’évaluation d’un sujet douloureux au niveau bio-psycho-social et pratique un bilan postural clinique et/ou instrumental chez un patient douloureux
     
> Connaitre les neuro-sciences de la douleur et les thérapeutiques médicamenteuses et non médicamenteuses.
     
> Pouvoir orienter le patient et les modalités d’adressage vers un CETD en coordination avec le médecin traitant.
     
> Comprendre les phénomènes de fatigue et de régression posturale ainsi que les évolutions de l'appareil locomoteur liées à la sédentarité et l’impact sur le déconditionnement et la fatigue.
     
> Mettre Savoir mettre en place une thérapeutique rééducative moderne basée sur les exercices physiques, adaptée au patient et correspondant aux données actuelles de la science.

Objectifs secondaires :
     
> Approfondir les connaissances fondamentales des mécanismes de production de la douleur au sens de la « maladie douloureuse »
     
> Se confronter à une vision globale de la rééducation, complémentaire de la kinésithérapie analytique et segmentaire.
     
> Dépasser le soin de la douleur-symptôme dans le cas d’échec thérapeutique pour mettre en place un programme de kinésithérapie orientée sur les neuro-sciences de la douleur et la prise en charge neuro-physiologique de la « maladie douloureuse »
     
> Définir les limites de la rééducation et savoir évoluer vers une prise en charge pluridisciplinaire
     
> S'approprier les techniques pour effectuer un bilan morphostatique et un bilan postural clinique
     
> Connaitre les différents outils instrumentaux du bilan postural et savoir sélectionner celui qui est adapté.
     
> Mettre en place un programme de rééducation avec un appareillage accessible qui favorise la reproduction des exercices au domicile du patient (éducation).

Fiche formation

Pré-requis
Diplôme d'Etat Français de Masseur Kinésithérapeute, ou autorisation d'exercice de la profession de masseur-kiné

Modalités d'évaluation
Évaluation des connaissances avant et après formation présentielle Questionnaire de satisfaction immédiat Questionnaire de satisfaction à distance

Restriction

Minimum : 8 stagiaires - Maximum : 20 stagiaires

Possibilités d'aides au financement sous certaines conditions

ANDPC : Renseignements sur https://www.agencedpc.fr/professionnel/
FIFPL : Renseignements sur https://www.fifpl.fr/procedures-prise-charge

Durée de la formation

2.0 jours (14.0 heures)

Inscription

Si cette formation vous intéresse, vous pouvez participer à une des sessions que nous proposons. Elles se trouvent sur la partie droite de votre écran. Choisissez celle qui correspond le mieux à vos dates ou à votre localisation.

Modalités de paiement
- Soit par chèque, à envoyer avec votre bulletin
- Soit par prélèvement, RIB à envoyer avec votre bulletin
Information complémentaire

Cette action DPC se déroule en 3 étapes OBLIGATOIRES sur 2 MOIS, quel que soit votre mode de financement : 1) Questionnaire Pré Formation (à remplir en ligne dès que vous en recevrez le lien par mail) / 2) stage présentiel de 2 jours / 3) Questionnaire Post Formation (à remplir en ligne dès que vous en recevrez le lien par mail)

Programme détaillé

CONSULTER

Historique de la formation

La formation «  AMD Posturologie en rééducation : Prise en charge de la douleur par l'approche posturale clinique et instrumentale » évolue ,en 2023, pour devenir « Méthodes rééducatives du patient douloureux chronique : Éducation à la douleur, bilan postural et exercices physiques » ; nous avons adapté cette formation aux nouvelles orientations du DPC 2023/2025.

12 stagiaires formés en 2023 avec un taux de satisfaction de 100% (FORMATOPS)
11 stagiaires formés en 2022 avec un taux de satisfaction de 100%
7 stagiaires formés en 2021 avec un taux de satisfaction de 100%

NANTES

Du 17/10/2025 au 18/10/2025

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